Non obligatoire, l'étanchéité des balcons reste fortement recommandée. Elle doit notamment intégrer les exigences liées à la réglementation pour l'accessibilité aux personnes handicapées.

Le e-cahier du CSTB n° 3680 (CPT Systèmes d'étanchéité liquide de toitures inaccessibles et accessibles aux piétons et au séjour faisant l'objet d'un Document Technique d'Application) définit le balcon comme « l'extrémité d'un plancher intermédiaire en saillie par rapport à la façade communiquant avec un local habitable et limité vers l'extérieur par un ouvrage vertical formant garde-corps. Le balcon ne surplombe pas de locaux fermés ». Si la réglementation n'impose pas d'étancher ces ouvrages, plusieurs arguments jouent en la faveur de l'application d'un système d'étanchéité, liquide le plus souvent. Tout d'abord, la plupart des balcons sont réalisés en béton armé et par essence, en porte-à-faux. Au droit de la reprise de bétonnage entre le balcon et la façade, exposée à d'éventuels ruissellements et stagnations d'eau, des fissures peuvent apparaître avec le temps. Les aciers menacent alors de se corroder et cette corrosion peut mener à une rupture brutale de l'ouvrage. Autre atout en faveur de la mise en œuvre d'une étanchéité des balcons : la pérennité des peintures de sous-face, qui en l'absence de protection de la dalle béton, ne manqueront pas de s'écailler.

PENTE

Ces risques pour un balcon non étanché sont par ailleurs accrus si la pente de l'ouvrage est nulle ou orientée en direction de la façade. Pour le moment, un seul référentiel se rapportant à l'étanchéité des balcons existe : les « Règles professionnelles concernant les travaux d'étanchéité réalisés par application de systèmes d'étanchéité liquide sur planchers extérieurs en maçonnerie dominant des parties non closes du bâtiment » de septembre 1999. Ce document devrait prochainement être révisé afin, entre autres, de préciser certaines dispositions relatives à l'étanchéité des balcons.

Ce document prescrit une pente minimale de 1 %, vers l'extérieur ou vers les évacuations d'eaux pluviales. Le procédé d'étanchéité utilisé doit avoir été validé par une évaluation technique. Le texte rappelle également que les hauteurs de relevés doivent respecter les prescriptions du NF DTU 20.12, soit dans le cas présent avec le niveau fini des dalles au-dessus du haut des relevés, 10 cm comptés à partir de l'assise des plots. La pose d'un dispositif de protection de la tête du relevé n'est pas obligatoire si l'Avis Technique du système prévoit cette possibilité. Les RP autorisent également les rives en débord avec retombée de l'étanchéité. Ce principe intégrera un larmier. En revanche, il ne protège pas contre les risques de salissures de la retombée et peut poser problème lors de la conception du garde-corps. Enfin, l'ouvrage disposera d'au moins une évacuation des eaux pluviales complétée par un trop-plein. Leur dimensionnement respectera les exigences décrites dans la partie 3 du NF DTU 60.11, reprises dans les NF DTU de la série 43.

ACCESSIBILITÉ

La conception d'un balcon doit également prendre en compte la réglementation relative à l'accessibilité aux personnes handicapées soit l'arrêté du 24 décembre 2015, modifié par l'arrêté du 23 mars 2016. L'article 14 précise : « Au sein des opérations de construction ayant fait l'objet d'une demande de permis de construire déposée à compter du 1er janvier 2008, tout balcon, loggia ou terrasse, présentant une profondeur de plus de 60 cm et situé au niveau d'accès d'un logement situé en rez-de-chaussée, en étage desservi par un ascenseur ou pour lequel une desserte ultérieure par un ascenseur est prévue dès la construction, conformément aux 3e et 4e alinéas de l'article R. 111-5, doit posséder au moins un accès depuis une pièce de vie, respectant les dispositions suivantes : - la largeur minimale de l'accès doit être de 0,80 m ; - afin de minimiser le ressaut dû au seuil de la porte-fenêtre : la hauteur du seuil de la menuiserie doit être inférieure ou égale à 2 cm ; la hauteur du rejingot doit être égale à la hauteur minimale admise par les règles de l'art en vigueur pour assurer la garde d'eau nécessaire.

Afin de limiter le ressaut du côté extérieur à une hauteur inférieure ou égale à 2 cm, un dispositif de mise à niveau du plancher tel qu'un caillebotis, des dalles sur plots ou tout autre système équivalent sera installé dès la livraison .

Pour le respect des règles de sécurité en vigueur, la hauteur du garde-corps sera mesurée par rapport à la surface accessible ». L'article 14 prévoit également des dispositions relatives au franchissement du ressaut de l'intérieur du logement vers l'espace extérieur.

Par conséquent, lorsque que le balcon est étanché, la protection par dalles sur plots est la seule solution acceptable. Elle garantit à la fois l'alignement du niveau extérieur avec le seuil (à 2 cm près) et le respect de la hauteur minimale de relevé de 10 cm comptée à partir de l'assise des plots. La protection contre les rejaillissements au droit du pied de la porte-fenêtre pourra être améliorée par l'ajout d'un caillebotis au droit du seuil permettant aux eaux pluviales d'être amenées directement au droit du niveau d'évacuation (des exemples de conception sont donnés dans le document CSTB « Carnet de détails pour l'accessibilité des balcons, des loggias et des terrasses dans les constructions neuves »).

L'ensemble de ces exigences doit être pris en compte dès la phase conception de l'ouvrage et demande une bonne coordination entre les corps d'état concernés (étanchéité, menuiserie extérieure, ITE (Isolation thermique par l'extérieur) des façades…). À noter également que lors d'une opération de rénovation d'un balcon non étanché, la mise en œuvre d'une étanchéité pour remédier aux problématiques évoquées ci-avant peut s'avérer compliquée notamment s'agissant du respect de la hauteur de relevés et de la bonne évacuation des eaux pluviales, si les dispositions constructives adéquates n'ont pas été prévues dès la conception du gros œuvre.