Les terrasses des logements participent au parti pris architectural du site

(c) Marie-Caroline Lucas
Installé en bordure de parc, le domaine Lafeuillade alterne les toitures végétalisées qui renvoient à cet environnement et les toitures accessibles pour profiter de la vue arborée.

Végétalisées, accessibles, agrémentées de pare-soleil…Les terrasses des immeubles du domaine de Lafeuillade à Montpellier sont exploitées pour participer à la qualité du cadre de vie.

À Montpellier, le parc du domaine de Lafeuil-lade est encadré à l'ouest par le quartier Antigone, à l'est et au sud par la ZAC la Lironde imaginée par Christian de Portzamparc et au nord par le quartier de la Pompignane. Répertorié comme site classé, il est composé de deux plateaux qui descendent vers le Lez. En bordure de la partie basse, 75 logements collectifs font, d'un côté, face à cet environnement verdoyant, et de l'autre à un quartier de maisons individuelles des années 1970. « Les bâtiments de la ZAC de la Lironde alternent les hauteurs qui varient de R+10 à R+3. Les plus hauts possèdent des surtoitures en dalles de béton rouge , explique Philippe Bonon (agence A+ Architecture), architecte des nouveaux logements. Le projet a été conçu en reprenant les codes de la ZAC tout en affirmant la proximité de l'environnement végétal. Le traitement des toitures-terrasses est un élément clé de ce parti pris. » Les six bâtiments varient du plain-pied au R+3, « pour ne pas occulter la vue sur le parc ». Les appartements les plus élevés ont des vues plongeantes sur les toits des maisons individuelles, éléments bas de l'ensemble immobilier. « Ces derniers sont végétalisés pour mieux se fondre dans l'environnement », poursuit l'architecte. 1 250 m² de tapis de sedum précultivés ont ainsi été posés sur un complexe d'étanchéité classique pour ce type d'usage (pare-vapeur, isolant 160 mm de polyuréthane, étanchéité bicouche bitumineuse traitée antiracine, couche drainante et filtrante) par l'agence de Montpellier de Soprema Entreprises, en charge du lot étanchéité. « Un procédé d'arrosage goutte à goutte est intégré de manière invisible dans le système », précise Paul Valens, conducteur de travaux pour l'entreprise d'étanchéité.

PARE-SOLEIL MÉTALLIQUES

La plupart des autres terrasses sont accessibles aux piétons, exceptés 1 400 m² de toitures techniques protégées par des gravillons. Emblématiques du projet, les surtoitures des bâtiments les plus hauts sont également les plus vastes (200 m²) et disposent d'ombrières métalliques rouges « renvoyant aux surtoitures imaginées par Christian de Port-zamparc. Elles ont été dessinées par Alain Clément, proche du groupe d'artistes « Support-Surfaces », rappelle l'architecte. Selon l'emplacement des poteaux supports, elles sont soit fixées sur les parties verticales des garde-corps, soit sur des massifs maçonnés intégrés à la dalle béton, élément porteur du complexe d'étanchéité. « Ces plots ont été entièrement étanchés. Les hauteurs de relevés ont été calculées pour être camouflées par la protection en carrelage », souligne Paul Valens.

En partie courante, l'étanchéité est assurée par un complexe composé d'un pare-vapeur, 100 mm d'épaisseur d'isolant en polyuréthane et un système bicouche bitumineux. Le revêtement en carrelage de 60 x 60 cm est mis en œuvre sur des plots plastiques posés sur l'étanchéité. Afin de permettre aux occupants d'exploiter leur terrasse de manière intensive, la classe de compressibilité de l'isolant a été choisie en conséquence. « Certains propriétaires ont fait installer des spas et des piscines », justifie le conducteur de travaux. Un procédé semblable a été mis en œuvre sur les terrasses des étages inférieurs. En tout, 2 370 m² ont ainsi été posés.

L'ensemble de ces travaux a été réalisé en trois phases sur une période d'un an et demi afin d'assurer rapidement le hors d'eau et permettre aux autres corps d'état d'intervenir. Livrés en 2016, les appartements sont aujourd'hui occupés.