(c) Olivier Ouadah
Le siège du groupe GTM bâtiment (groupe Vinci) à Nanterre.
Pour attirer investisseurs, locataires et talents, ouvrir les espaces de travail sur l'extérieur est aujourd'hui devenu un argument de poids. Les toitures-terrasses sont particulièrement adaptées à cet usage.

Dans les immeubles de bureaux, une terrasse extérieure est de plus en plus perçue comme une vraie valeur ajoutée, pour les investisseurs comme les utilisateurs. La commercialisation est généralement plus facile et elle attire de nouvelles typologies d’entreprises. Pour les locataires, en effet, l’ouverture des bureaux sur une terrasse accessible permet d’offrir aux salariés de nouveaux espaces qui peuvent être exploités à la fois comme lieu de détente mais aussi de travail. Et les collaborateurs sont demandeurs : l’environnement de travail est clairement devenu un facteur discriminant dans le choix d’une entreprise.

« Nous avons appliqué ce principe dans les bureaux Capgemini à Issy-les-Moulineaux livrés fin 2019. L’immeuble dispose d’une terrasse accessible. Nous l’avons ponctuée de différents types d’espaces de détente mais aussi de travail. Chacun peut aussi bien se détendre dans un canapé qu’y organiser une réunion grâce aux tables mises à disposition », explique Alexandra Plat, directrice de projet pour le studio Kardham.

En intérieur, il est désormais courant que soient déployées plusieurs typologies d’espaces pour les collaborateurs afin que chacun puisse trouver un endroit qui lui correspond selon le moment de la journée, les tâches à accomplir, son humeur… « Nous essayons de faire en sorte que cette variété se prolonge également à l’extérieur, même si les possibilités restent évidemment plus limitées », souligne la directrice de projet.

Prévoir l’usage à la conception

Techniquement, dans le neuf, les règles d’accessibilité des terrasses sont prises en compte en phase conception par les promoteurs : garde-corps, protection de l’étanchéité… sont déjà en place. En revanche, en rénovation, il est nécessaire d’évaluer en amont les capacités de la toiture à supporter la surcharge induite par ce nouvel usage, de vérifier la pente afin d’adapter le type de protection à rapporter ainsi que la classe de compressibilité de l’isolant existant si celui-ci est conservé. Le nouveau complexe d’étanchéité à mettre en œuvre devra avoir un classement FIT (performances à la fatigue, à l’indentation et à la température définies dans la NF P84-354) adapté, soit au moins F4 I4 T2 dans le cas de protection dure, F5 I4 T2 dans le cas de protection par dalles sur plots (avec classement renforcé I5 sous platelage bois. De la même manière, en cas d’intégration d’un procédé de végétalisation, le procédé d’étanchéité devra être choisi en conséquence. Il faudra enfin veiller à intégrer l’ensemble des équipements requis pour la sécurité de l’ouvrage et de ses utilisateurs (garde-corps et protection de l’étanchéité) ainsi qu’un accès.

L’agriculture urbaine se développe sur les toitures des bureaux

Les installations potagères en toiture séduisent de plus en plus les entreprises. Les exemples se multiplient comme sur les toits de l’agence de publicité BETC, de l’Opéra Bastille ou encore sur les terrasses de la maison de la RATP dans le 15e où une quinzaine de salariés bénévoles entretiennent les bacs de cultures, récoltent les végétaux et nourrissent aussi écrevisses et poules…

Les objectifs ne sont pas ici tant la production de fruits et légumes que de créer du lien entre les collaborateurs et de les sensibiliser aux problématiques de la préservation de la nature et de la biodiversité.