Jacques Chanut, président de la FFB, s'est exprimé mardi midi sur LCI pour évoquer la situation dans le secteur du bâtiment. Rappelant que les entreprises sont toutes volontaires pour retourner sur les chantiers, il a souligné que plusieurs freins s'opposaient à une reprise d'ampleur : des clients réfractaires et un surcoût lié à la mise en place des mesures de sécurité sanitaire. Il n'envisage pas de reprise réelle avant le mois de septembre.

Le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) Jacques Chanut était interviewé ce midi sur la chaîne d'info LCI. Il a notamment été interrogé sur la complexité de mise en place de la distanciation sociale sur chantier, sur les obstacles pour convaincre les particuliers de reprendre les travaux chez eux et sur les difficultés économiques des entreprises.

Le guide application du guide

"Un chantier ne ressemble pas au métro. Déjà parce que les interventions sont souvent effectuées en extérieurLa parution du guide de préconisations sanitaires a permis de préciser les points clés à respecter et insiste sur le port du masque", a-t-il tout d'abord expliqué, rappelant également que ces mesures induisent un surcoût pour les entreprises parfois difficilement supportable. 

Des particuliers encore à convaincre

Si les chiffres marquent une augmentation régulière du nombre de chantiers ouverts, Jacques Chanut a tout de même rappelé que nombreux sont les maîtres d'ouvrage publics et privés qui n'envisagent pas de reprise prochaine. Un constat encore alourdi lorsqu'il s'agit de particuliers. "C'est le secteur qui a le plus de mal à redémarrer malgré le fait que les reprises soient souvent d'une organisation plutôt faciles, a-t-il souligné. Les freins sont ici plus psychologiques qu'autre chose." D'où la lettre du gouvernement pour tenter de motiver les ménages concernés. Or "dans le bâtiment, l'activité ne peut reprendre que si le client le décide".

Pas de de reprise avant septembre

Résultat, les nouvelles du front économique ne sont pas bonnes. "Il est peu probable que l'on retrouve une activité normale avant la rentrée de septembre." Et les conséquences sur l'emploi se font déjà sentir avec "10 000 emplois perdus en mars". Les perspectives pour les mois à venir ne sont pas meilleures : "la fin du dispositif du chômage partiel au 1er juin risque de se transformer en chômage tout court si on ne fait rien pour les entreprises et que le marché ne reprend pas."