Deuxième volet de notre série d'interviews consacrée cette semaine aux industriels de l'étanchéité. Aujourd'hui Peter Fleischmann, Directeur général d'Axter.

Etanchéité.Info Vos différentes unités de production fonctionnent-elles toujours ?

Peter Fleischmann Nos usines tournent au ralenti à ce jour mais elles tournent. Nous avons réduit notre capacité de 50 % mais nous avons fait le choix de ne pas stopper notre production car nos activités à l'international, elles, continuent. En effet, si en France, les chantiers sont à l'arrêt depuis mi-mars, dans beaucoup d'autres pays, ils se sont poursuivis plus longtemps. En Europe, c'est le cas par exemple en Allemagne ou en Angleterre pour l'instant. Plus éloignés de nous, on peut aussi citer l'Amérique du Nord et du Sud ainsi que l'Australie. Nous sommes en mesure de les approvisionner et nous n'avons pas à ce jour de problème de surstockage.  

E.I. Quelles mesures avez-vous mises en place pour les collaborateurs qui travaillent sur ces sites ? 

P. F. Pour assurer la production, nous devons avant tout garantir la sécurité de nos collaborateurs. Pour cela, nous avons mis en place toute une série de mesures d'accompagnement comme la prise de température avant la prise de poste, le doublement des vestiaires, la création d'espaces pour que chaque collaborateur puisse laisser ses vêtements afin qu'ils soient décontaminés, les sanitaires et les vestiaires sont régulièrement désinfectés, le port du masque est obligatoire lorsque les salariés doivent travailler à moins d'un mètre l'un de l'autre, des moyens de désinfection des mains, des pupitres, des chariots, des casiers sont mis à disposition...

Pour l'instant, nous avons mis en place l'activité partielle mais nous avons surtout privilégié la prise de congés, de RTT et de repos compensateurs. Toutes ces décisions ont été prises après discussions avec le Comité social et économique (CSE). Si la situation se prolonge, l'activité partielle pourrait alors s'intensifier. 

E.I. La parution du guide de préconisations sanitaires de l'OPPBTP devrait encourager la reprise de l'activité en France...

P.F. En effet, la situation devrait évoluer dans les jours ou les semaines qui viennent car désormais les mesures et règles à suivre sont claires. Nombreuses sont les entreprises qui souhaitent reprendre le travail. Elles disposent dorénavant de repères et vont pouvoir s'adapter, se mettre à jour pour travailler en sécurité. Il faut néanmoins leur laisser le temps d'intégrer toutes les instructions. C'est notamment pour cela que nous nous attendons à une reprise plutôt graduelle que fulgurante. Nous espérons que ça sera le cas dès cette semaine avec une légère montée en puissance la semaine suivante. En tout cas, comme depuis le début de la crise, nous sommes en mesure de servir tous les clients qui nous contactent : les dépôts ne sont pas fermés et nous avons conservé un niveau de service adapté. 

E.I. Qu'en est-il de la situation économique ? 

P.F. En France, notre chiffre d'affaires plonge. De manière générale, une mise à l'arrêt de la profession n'est pas tenable sur le long terme. Il est important pour la filière que l'activité reprenne rapidement. Si évidemment, la sécurité est assurée pour tous.