Trois études de l’Ademe se penchent sur les prix, les besoins et l’accompagnement des particuliers au regard de la rénovation énergétique de leurs habitations. Ces données peuvent ensuite être utilisées pour motiver un éventuel passage à l’acte.

Afin de mieux comprendre les comportements des ménages liés à la rénovation énergétique, l’Ademe a réalisé trois études distinctes sur une période d’un an et demi. Elle en a dévoilé récemment les résultats.

La première porte sur « les prix des gestes de rénovation »*. Avec pour objectif « de mettre à disposition du grand public et de l’ensemble des acteurs publics et privés de la rénovation des repères les plus fiables possibles quant aux prix d’une opération de rénovation. Pour les ménages en particulier, cette information a vocation à les rassurer et à leur donner une impulsion pour se lancer dans les gestes », expliquent ses auteurs. Les 12 000 données étudiées sont issues du réseau Faire, service public dédié à l’information et au conseil sur la rénovation énergétique de l’habitat. « Nous avons analysé les facteurs internes de variation des prix et fourni de nombreuses fourchettes de prix sur les gestes classiques de rénovation énergétique : isolation, chauffage, remplacement de menuiserie, eau chaude sanitaire ou encore ventilation. » Sont également inclus des repères sur les prix médians et la variabilité des prix réellement observés, aussi bien côté ménages que professionnels. Résultat : l’isolation des planchers, des combles perdus et des murs par l’intérieur affichent un niveau de prix médian variant entre 50 et 60 €HT/m² tandis que « l’isolation des murs par l’extérieur, nettement plus performante, est quant à elle plus élevée avec un prix médian de l’ordre 150 €HT/m² ». L’ITE affiche également des variations de prix assez importantes, notamment en raison de la potentielle complexité de mise en œuvre. Ces variations sont encore plus flagrantes quand s’ajoute le critère de surface posée : « le prix des gestes d’isolation technique par l’extérieur (ITE) est fortement expliqué par la surface (coefficient de corrélation linéaire de 0,80) ; ce n’est pas le cas pour l’isolation des combles perdus (0,45 de corrélation). Dans ce cas, la mise en œuvre relativement plus simple de l’isolant (flocage, ou déroulement) explique un moindre coût marginal. »

*ADEME, Pierre-Edouard Vouillamoz, Clément Leblanc, Julien Paulou, Jézabel Goineau, Sophie Huiban, I Care & Consult, EP, EMENDA. 2018. Rénovation énergétique des logements : étude des prix. 47 p.

La deuxième étude s’est focalisée sur « l’accompagnement par les acteurs de la rénovation (collectivités, associations, professionnels) des ménages »*. En faisant le constat  que « les dispositifs actuels sont surtout dans une posture de réponse à la demande des ménages », elle a mis en exergue plus pistes pour améliorer les pratiques et les faire mieux correspondre aux besoins. Elle recommande par exemple, que « les accompagnants se dotent d’outils de suivi de la relation client, afin de mieux qualifier et caractériser les clients, suivre leur processus de décision, programmer des relances, apporter des informations utiles au bon moment, réactiver si besoin la relation à intervalles réguliers… » Elle souligne spécifiquement l’importance du temps long dans ce type de démarche qu’il s’agisse de maturation du projet, de prise de décision ou de passage à l’acte.

*Gaëtan Brisepierre, Stéphane Chevrier, Viviane Hamon, Bérénice Le Fur, Audrey Le Marec, l’accompagnement des ménages dans la rénovation de leur logement, ADEME, 2019. 30p.

Enfin, la troisième étude se penche sur l’importance de « la compréhension des besoins des ménages pour démontrer les bénéfices de la rénovation »*. Elle recense cinq grands profils au regard des opérations de travaux énergétiques. Parmi eux, les plus nombreux sont ceux qui font de l’amélioration à petits pas (42 %). Ceux pratiquant un entretien courant sont 24 %, tandis que les ménages se lançant dans une rénovation complète ne sont que 6 %. 16 % ont bénéficié des aides tandis que 11 % arbitrent dans les travaux d’ampleur, entre l’énergie et d’autres postes. « Chaque logique d’action soulève des enjeux différents pour la politique de rénovation et met en lumière des leviers d’action différents par type de ménages. » Par exemple, l’amélioration à petits pas a surtout un but de valorisation du bien et pas vraiment la réduction des factures énergétiques. « L’enjeu est de faire entrer l’énergie dans le radar de ces typologies de ménages. »

*Pauline Jauneau-Cottet (CREDOC), Charlotte Millot (CREDOC), Albane Gaspard, Ariane Rozo (ADEME), Viviane Hamon (Viviane Hamon Conseil), Sabine Rabourdin (Institut Negawatt). 2019. Une typologie des ménages ayant réalisé des travaux de rénovation énergétique. 60p.

Toutes ces études sont disponibles sur ici