Remettre les pendules à l’heure. Tel est l’objectif de la Fédération française du bâtiment concernant les déchets du bâtiment lorsqu’elle démontre que les chiffres annoncés par le gouvernement lors de l’examen en conseil de ministres de la loi anti-gaspillage et économie circulaire sont faux ou tout au moins incomplets.

« Les déchets du bâtiment et des travaux publics représentent certes 70 % des déchets en France, soit 228 millions de tonnes. Mais l’essentiel est de souligner que 93 % de ces déchets sont inertes (gravats, terre non polluée, béton, enrobé….). Conformément à l’objectif européen, ils sont déjà valorisés aux deux-tiers, principalement en sous-couches routières et en remblais de carrière. »

Le métal est traité à 90 % et le bois à 75 %

L’enjeu se porterait plutôt sur les déchets de second œuvre (bois, plâtre, isolant…), soit 10 millions de tonnes et 3 % des déchets produits en France et revalorisés à hauteur de 50 % en moyenne. Parmi eux, les taux de recyclage varient en fonction des matériaux. Ainsi, si le métal est traité à 90 % et le bois à 75 %, d’autres filières comme les isolants ou certains plastiques en sont aux prémices.

« Derrière ces chiffres, deux enjeux majeurs se dessinent, souligne la FFB. Il faut tout d’abord améliorer le recyclage de ces 10 millions de tonnes mais également réduire les dépôts sauvages. Nous souhaitons un renforcement effectif des contrôles sur ce point. » Pour ce faire, l’organisation professionnelle propose de mettre en place une contribution prélevée sur une assiette large de produits et matériaux. Elle permettrait de financer à la fois des actions ciblées pour développer le recyclage mais aussi de renforcer le maillage territoriale en points de collecte. Une ouverture des déchetteries publiques aux déchets des artisans à des horaires adaptés serait une première étape.