Etanchéité.Info se lance dans un tour de France pour aller à la rencontre des entreprises d'étanchéité et faire le point sur leur situation région par région. Première étape, la Bretagne avec Xavier Masson, président de la Chambre régional de l'étanchéité (CSRE) Ouest et chef de centre Smac à Rennes. Entretien.

Etanchéité.Info La tendance générale est à la réouverture des chantiers. Les entreprises d'étanchéité de l'ouest de la France font-elles le même constat ? 

Xavier Masson Oui, globalement, les entreprises ont repris en partie le travail. Ce redémarrage a bien sûr été progressif. Les premières réouvertures de chantier ont eu lieu à la mi-avril mais la véritable montée en puissance a été effective début mai et elle ne cesse depuis. Néanmoins, si près de 70 % des sites sont concernés, il reste certains maîtres d'ouvrage qui n'envisagent pas encore de date de redémarrage, notamment pour de gros chantiers publics. En Bretagne, ce sont les maîtres d'ouvrage privés qui ont initié cette reprise qui, nous l'espérons sera totale d'ici la fin du mois de mai. 

E.I. Quelles sont les conséquences pour les entreprises en interne ? 

X.M. Le nombre de collaborateurs en activité partielle a fortement diminué, au même rythme que l'augmentation du nombre d'ouvertures de chantiers. Par exemple, sur notre site Smac de Rennes, nous étions à 30 % d'effectifs à la mi-avril et 40 % à la fin de ce mois. Nous sommes passés à 80 % le 4 mai et cette semaine, nous avons atteint les 100 %.

Dans la pratique, dans nos bureaux, en plus du respect des gestes barrières, nous avons mis en place un système de télétravail en rotation pour éviter que tout le monde soit sur place en même temps. Sur chantier, la problématique de l'approvisionnement en EPI et notamment en masques est désormais derrière nous et l'envoi d'équipes sur site se fait sereinement.  

E.I. Sur le terrain, quelles sont les conditions de travail ? 

X.M. Aujourd'hui, c'est plutôt la question de l'adaptation à de nouvelles formes d'organisation de chantier qui se pose. Ainsi, les plannings sont complètement revus pour limiter au maximum la coactivité. C'est notamment pourquoi certains de nos chantiers sont accessibles mais nous n'avons pas encore pu nous y rendre car d'autres corps d'état sont en cours d'intervention et nous devons attendre notre tour. 

Ces retours d'expérience nous montrent qu'il va clairement y avoir un avant et un après pandémie en matière d'organisation et d'habitudes de chantier. Le phasage pour chaque lot sera bien défini en amont. Cela prendra certainement plus de temps à planifier mais sur le terrain, les enchaînements seront plus fluides. Les réunions de chantier devraient également aborder des problématiques plus constructives privilégiant l'intérêt commun plutôt que les petits problèmes personnels.

Enfin, le regard sur le métier de compagnon va s'améliorer. Avant la pandémie, par exemple, il pouvait arriver qu'il n'y ait qu'un sanitaire pour cent personnes ! Ces cas de figure ne peuvent plus se présenter aujourd'hui et cela devrait durer après la crise. Cette crise est terrible mais il pourrait aussi en ressortir de bonnes choses et notamment pour nos professions.