(c) Paul Brennan
Cinquième et dernier épisode de notre série de témoignages d'entreprises d'étanchéité face à la pandémie. Aujourd'hui Patrick Juille, dirigeant de Sertec. En attendant la parution du guide de bonnes pratiques sur chantier, son entreprise essaye d'anticiper au mieux la reprise des activités.

Patrick Juille, dirigeant de Sertec

"Nous avons décidé d'arrêter les chantiers dès le soir du lundi 16 mars pour suivre les recommandations des autorités. Aujourd'hui, ils sont tous fermés. Nous avons bien entendu prévenu tous nos clients. En interne, nous avons demandé à nos encadrants et conducteurs de travaux de faire, autant que possible, du télétravail. L'objectif étant de rattraper un peu les retards actuels et futurs. Nous avions en effet une activité importante avant le confinement si bien qu'il était déjà compliqué de répondre à toutes les demandes. Nous avons proposé aux autres salariés de poser des congés et la grande majorité a accepté. En parallèle, nous avons effectué une demande de chômage partiel. À ce sujet, beaucoup de confrères expriment leur crainte quant à leur capacité à payer les salaires de leurs équipes. 

Pour gérer au mieux cette nouvelle organisation, nous avons fait le point au bureau mercredi 24 mars. Nous avons ainsi pu récupérer les dossiers et travailler sur certains DOE. Nous avons également réfléchi ensemble à l'anticipation d'une éventuelle reprise. Contrairement à beaucoup, nous disposons de masques (nous en avons d'ailleurs proposés à des médecins et des pharmacies) mais nous n'avons pas de gel hydroalcoolique. Nous n'en trouvons nulle part et nos recherches pour un achat en ligne nous conduisent souvent vers des charlatans. Il semble donc difficile d'envisager une reprise dans l'immédiat car avant tout il est de notre devoir de protéger nos salariés. D'autant plus que s'il leur arrive quelque chose, ils peuvent se retourner contre nous. Surtout, nous attendons la parution du fameux guide de bonnes pratiques et des directives de la fédération, de l'OPPBTP et du gouvernement. Avec des règles strictes communes à tous, nous devrions pouvoir travailler en sécurité. 

Evidemment, cette reprise, comme tout le monde, nous l'espérons la plus rapide possible. Elle pose néanmoins des questions car tous les clients, et nous les comprenons, vont vouloir que l'on intervienne dans des délais brefs. Nous commencerons par reprendre les chantiers en cours mais ceux à venir vont devoir attendre un peu plus que ce qu'il avait été décidé avant la pandémie. La gestion des plannings sera très tendue."