Dans une lettre adressée ce jour à Muriel Pénicaud, Jacques Chanut, président de la FFB, rappelle dans quelle situation se trouvent les entreprises du BTP face à la crise du coronavirus et refuse de les voir se faire accuser de "manque de civisme", jugeant les propos de la ministre "scandaleux". Il s'exprimait aussi à 16 h 10 sur LCI.

"Je vous écris avec gravité". Le ton est donné. Furieux, Jacques Chanut, président de la FFB a pris sa plume ce jeudi pour répondre aux propos tenus par Muriel Pénicaud ce matin sur LCI. Non, les entreprises du BTP qui ont arrêté le travail ne sont pas des "tire-au-flanc". "C'est la mort dans l'âme que nombre d'entre elles ont dû cesser leurs activités (...) Elles font ce sacrifice en conscience et responsabilité. Envisager que certaines d'entre elles aient pu le faire pour profiter d'éventuelles largesses de l'Etat en matière de chômage partiel est insultant. (...) Nous n'avons pas de leçon à recevoir : nous mesurons parfaitement le sens de l'épreuve." Auourd'hui, près de 95 % des chantiers se sont arrétés. 

Le président de la FFB ne mâche pas ses mots : "mépris" des pouvoirs publics, "déloyauté sans nom et sans précédent (...) Les entreprises du bâtiment ne désertent pas le front : elles n'ont d'autres choix que de fermer !" Elles ne peuvent plus se fournir en matériel, les forces de l'ordre enjoignent les salariés à quitter les lieux, les clients refusent l'accès aux chantiers et, plus que tout : les salariés sont légitimement inquiets pour leur sécurité. "Nous ne voulons pas être la profession qui propage le virus", a-t-il ajouté sur LCI.  "Impossible dans cette situation d'assurer un fonctionnement normal de nos activités.

Jacques Chanut est également très en colère contre les DIRRECTE et leur refus de donner droit au chômage partiel aux milliers de salariés du bâtiment, évoquant même un "chantage" de ces organismes. "De qui se moque-t-on ?" Alors même que de nombreux maîtres d'ouvrage, à qui le président de la FFB " a rendu hommage" sur LCI, suspendent d'eux-mêmes les marchés pour ne pas faire payer de pénalités aux entreprises. 

"Il faut se réunir de nouveau et urgemment car pour nos entreprises, la confusion est totale."