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Jacques Chanut s'est exprimé hier et ce matin sur différents médias nationaux au sujet de la décision du gouvernement de ne pas stopper les chantiers. Il ne mâche pas ses mots, n'hésitant pas à parler de "scandale" et de "honte", notamment concernant les doutes émis sur les intentions des entreprises du secteur qui voudraient profiter du chômage partiel. Il renouvelle sa demande d'un délai de 10 jours pour réfléchir aux procédures de mise en sécurité des salariés.

"Il y a urgence, parce qu’on vient de vivre 48 heures totalement chaotiques, où nos collègues du BTP ne savent pas, à juste titre, s’ils peuvent ou s’ils doivent travailler. Il y a des signaux très contradictoires puisque, au-delà du chantier lui-même qui pose de vraies questions en termes de protection de nos salariés, on ne sait pas si on peut ou pas travailler ", a déclaré Jacque Chanut sur France.Info. En effet, sur chantier, comment faire pour respecter les consignes de distanciation, notamment dans les camionnettes, lorsqu'il faut porter des charges lourdes ? Le tout sans masque...

La colère monte. Nombre d'entreprises du secteur ont décidé par elles-mêmes d'arrêter leurs activités. Elles craignent maintenant de ne pas pouvoir bénéficier de la procédure de chômage technique comme c'est le cas dans d'autres secteurs d'activité. "Or, une entreprise qui fait 0 de chiffre d'affaires ne peut pas tenir plus d'un mois", a rappelé le président de la FFB sur BFM TV hier soir. Faire retomber la pression c'est le souhait désormais de l'organisation professionnelle. Pour cela, Jacque Chanut a appelé à un retour aux discussions pour que professionnels et pouvoirs publics évaluent, ensemble, la manière dont l'activité peut être maintenue en toute sécurité. 

Pas sûr que cela soit si facile. En effet, jeudi matin, Muriel Pénicaud, ministre du travail, s'est exprimée sur LCI. Elle s'est dit "scandalisée" par la décision d'un antenne locale de la Capeb demandant à ses adhérents de stopper leurs activités. Elle dénonce un "manque de civisme" de ces entreprises qui, selon elle, compteraient sur le fait que l'Etat paiera. Le ton monte.