Actus vol chantier
Le 14 mai dernier, le bureau du Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique (CSCEE) s’est réuni afin d’effectuer un premier bilan de la concertation autour de la future réglementation environnementale des bâtiments neufs, celle-ci étant attendue pour 2020.

Résultats : l’organisme souhaite faire preuve de prudence et demande un report de la mise en œuvre effective de la RE 2020. « Confondre vitesse et précipitation conduirait à une réglementation inapplicable et inefficace alors que l’urgence climatique nous impose de réussir la RE 2020, indique Thierry Repentin, président de l’organisme. Nous sollicitons donc le gouvernement pour que 2020 soit avant tout l’année de la publication des textes et non celle de l’entrée en vigueur de cette réglementation qui vient bousculer tous les codes. »

EVOLUTION DE TOUT UN SECTEUR

Une demande due à l’ampleur du travail à effectuer. Si, jusqu’à aujourd’hui, la performance environnementale d’un bâtiment neuf était définie par la seule consommation énergétique, la réglementation environnementale prévoit la prise en compte du contenu carbone du bâtiment, c’est-à-dire l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre liées à sa construction, à son exploitation et à sa déconstruction. « Cette approche aura des impacts sur le choix de tous les produits de construction (matériaux et équipements), leur provenance, leur recyclage, mais aussi sur le type d’énergie utilise – gaz, électricité, énergie renouvelables… », explique Thierry Repentin, rappelant que c’est tout un marché et un état d’esprit qui doivent être repensés pour le secteur et insistant sur la nécessité pour chacun de prendre le temps de passer en revue le moindre détail.

Depuis la promulgation de la loi Elan, fin 2018, un plan de concertation a été mis en place. En six mois, plus de 250 contributions écrites et de nombreuses réunions de travail ont été apportés au débat. Par ailleurs, une concertation est en cours pour co-construire le dispositif d’accompagnement des acteurs sur le terrain. « Avec le CSCEE, nous avons fait des propositions sur la méthode d’évaluation, même si certaines d’entre elles nécessitent d’être rediscutées. Pour le choix des indicateurs, sans visibilité sur les niveaux d’exigence, l’exercice s’est révélé plus difficile. Nous attendons donc de l’administration qu’elle nous présente un ensemble de simulations permettant de tester les indicateurs. »

* Loi pour l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique